Si le gaz naturel représente près de 20% de la consommation d'énergie en France, les tendances actuelles du marché, telles que la transition énergétique, la volatilité des prix et la géopolitique, pourraient changer la donne. Dans cet article, nous vous expliquons dans quelles mesures ces facteurs peuvent transformer le rapport des Français aux énergies fossiles, notamment le gaz naturel.
Les facteurs qui façonnent le marché de l'énergie
Le marché de l'énergie est fortement marqué par de nouvelles tendances, que ce soit en France, en Europe ou à l'échelle internationale. La transition énergétique est l'un des principaux moteurs de ce changement. De nombreux pays, dont la France, se sont engagés à réduire leur emprunte carbone d'ici 2050, ce qui impliquerait une baisse substantielle de la consommation de gaz naturel.
La volatilité des prix est une autre tendance majeure du paysage énergétique. Sur le marché gaz naturel, les tarifs ont connu des fluctuations importantes ces dernières années. Ces variations sont liées à plusieurs facteurs, à savoir :
- la demande mondiale croissante ;
- les tensions géopolitiques ;
- les difficultés d'approvisionnement.
Publiée en 2022, une étude de l'Observatoire des prix et des marges de l'énergie (OPRE) indique une augmentation de 50% du cours du prix du gaz. Les Français ont alors vu leurs factures augmenter d'environ 20%.
Par ailleurs, les tensions géopolitiques, notamment en Europe de l'Est, constituent une contrainte réelle entravant le schéma habituel de l'approvisionnement en gaz naturel. Il est à signaler que la Russie étant le fournisseur principal de cette source énergétique, tout conflit politique affecte les procédures du transport, entraînant une hausse de tarifs inévitable.
Depuis 2021, un déséquilibre notable entre l'offre et la demande
En raison de certains événements politiques et de la crise sanitaire, le cours du gaz naturel a connu, une hausse remarquable. On parle même d'un record jamais atteint auparavant. À la suite de la pandémie, la demande en Asie de l'Est pour cette source énergétique a explosé. Les réserves disponibles en 2020 ont été incapables de couvrir les besoins des ménages. De plus, les températures hivernales, plus élevées que d'habitude, ont fortement contribué aux bouleversements des cours.
La France n'a pas été épargnée par la crise énergétique. Au mois de mars, les coûts d'approvisionnement de l'ENGIE ont entrainé une augmentation des prix répondant à une tension accablante sur le marché. La forte demande sur les continents américain et asiatique s'est heurtée à plusieurs facteurs :
- Des stocks européens relativement faible ;
- La montée des quotas de CO2 ;
- Des actions de maintenance dans la mer du Nord…
Les pays européens n'ont eu d'autre choix que de se constituer leurs propres stocks pour faire face à la saison hivernale et ses besoins en gaz naturel. Avec la situation politique qui ne cesse de s'envenimer, on assiste à une augmentation supplémentaire des prix : une hausse qui a fini par atteindre 12.6 %.
La réaction des pays d'Europe à la hausse des prix du gaz naturel
Plusieurs pays européens comme la France ont choisi de maintenir des tarifs réglementés. Bon nombre d'entre eux ont même décidé d'effectuer des modifications fiscales momentanées en attendant que le marché de gros finisse par se stabiliser.
En revanche, l'Union européenne s'est empressée de montrer une stratégie globale afin de lutter contre la montée spectaculaire des prix. Pour cela, elle a créé un cadre d'approvisionnement commun avec des entités réglementées calculées sur une base dite « volontaire ». À travers une coopération régionale, les états membres de l'Union Européenne ont pu compter sur les stocks de pays voisins.
Simultanément, des membres du parlement européen ont ouvert une enquête sur le gazier russe en essayant de savoir si Gazprom a réduit ses livraisons de gaz de naturel dans l'objectif de faire exploser le cours du gaz. À noter que la baisse des approvisionnements importés de Russie a été estimée à 25%. P our obtenir l'avis d'un expert en énergie sur l'évolution du marché du gaz naturel, rendez-vous sur opera-energie.com
La chute tant attendue du prix repère du gaz naturel !
Négocier les tarifs et conditions est crucial même si la France a pris des mesures sérieuses pour protéger ses consommateurs de l'envolée du cours du prix du gaz. Cette démarche a été de courte durée. Contre toute attente, le bouclier tarifaire mis en place a été supprimé au printemps 2023. Mais en décembre 2023, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a fini par publier le prix repère de vente du gaz naturel mis en vigueur depuis janvier 2024. Force est de constater que ces tarifs, devenant une référence pour la majorité des contrats énergétiques, ont baissé de 3,46 euros/MWh par rapport aux derniers mois de l'année précédente. Désormais, le prix a été fixé à 92,76 euros/MWh.
Pour les entreprises et les particuliers qui n'ont pas eu droit au bouclier forfaitaire, la chute des prix, notamment celle du tarif repère, a été accueillie comme une excellente nouvelle. En comparaison avec les prix d'avant la crise, ces chiffres restent toujours élevés.
Malgré l'évolution cours du gaz, les réserves européennes et françaises affichent un niveau optimal ; des stocks qui devraient couvrir les besoins énergétiques de l'hiver 2024. Le gouvernement a, par ailleurs, opté pour une stratégie de diversification des sources d'approvisionnement en gaz, en incitant à des alternatives plus disponibles comme le gaz naturel liquéfié (GNL). Cette démarche a permis de maintenir les tarifs du gaz naturel à un niveau relativement stable.
La baisse du prix repère du gaz est un signe encourageant, mais elle ne doit pas nous faire oublier que les prix du gaz restent élevés. Les consommateurs et les entreprises doivent donc rester vigilants, car les tarifs du gaz pourraient encore augmenter à l'avenir.